Tamazight dans l’enseignement : des inspecteurs dénoncent la nouvelle programmation des séances de tamazight pour cette année scolaire

La dernière directive du Ministère de l’enseignement, consistant à reléguer tamazight au rang des matières non essentielles continue à faire couler beaucoup d’encre et de salive et à susciter l’indignation de tous les professionnels de l’éducation, dont les inspecteurs, les enseignants, mais aussi les élèves.

En effet, aussitôt cette nouvelle circulaire adressée aux directeurs des écoles, recommandant la programmation des cours de tamazight en dehors des temporalités assignées aux groupes pédagogiques, plusieurs militants et défenseurs de cette langue ont exprimé leur mécontentement et dénoncé cette « provocation » pour les uns, ou encore ce « mépris » pour les autres.

A titre d’exemple, l’inspecteur et journaliste Yacine Zidane n’a pas caché sa déception et sa colère dans un statut publié sur son compte Facebook. Ce militant a, dans un premier temps, qualifié ce changement de « provocation contre l’enseignement de tamazight » de la part de ceux qui, selon lui, « poussent au pourrissement ». Avant d’appeler à « être conscient de la conjoncture » et d’affirmer que « nous n’acceptons pas que tamazight soit la seule à être sacrifiée ». En outre, il a appelé ses amis directeurs « à ne pas tomber dans cette “erreur préméditée” qui met notre langue nationale et officielle chèrement acquise dans les matières “non importantes” ».

Pour sa part, l’inspecteur Yahia Bellil a apporté une sorte de témoignage de tous ces enseignants de tamazight « profondément atteints par les dernières circulaires du ministère de l’éducation nationale ». La raison pour laquelle « ils appellent à des actions pour contrer ce “mépris” qui se fait de plus en plus visible ». Ajoutons à cela qu’ils considèrent que cette décision « ne semble pas bien réfléchie » et « risque de générer des conflits au sein des écoles ». Comme il a assuré que leur « action concertée en tant qu’enseignants de cette langue sera réservée à des questions ciblées qui garantiront sa promotion ». 

A signaler par ailleurs, que le Haut Commissariat à l’Amazighité a saisi le ministre de l’éducation nationale sur cette circulaire, l’interpellant de revoir cette décision dans les plus brefs délais.