Entretien avec le réalisateur du film “Argu”, primé en Tunisie : « Mon film n’est pas une étude, mais une fiction inspirée du réel »
Le réalisateur kabyle Omar Belkacemi vient d’être doublement primé pour son nouveau film intitulé “Argu” à l’occasion des Journées cinématographiques de Carthage tenues récemment à Tunis. Nous l’avons sollicité pour nous répondre à un certain nombre de questions, en voici ses réponses.
Isahliyen: Qui est Omar Belkacemi pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas ?
Omar Belkacemi : Omar Belkacemi, né et vit à Adekar, plus exactement au village Kébouche.
Après une formation en cinéma à Tunis et assistant réalisateur dans plusieurs films cinéma à l’étranger comme en Algérie, j’ai réalisé un court métrage “Dihia” en 2010, puis le moyen métrage “lmuja” qui a fait plusieurs pays et qui a été primé dans plusieurs festivals. Là, j’ai fini mon long métrage “Argu” qui été sélectionné dans plusieurs festivals internationaux.
Justement, ce film “Argu” vient de décrocher le prix de la fédération africaine des critiques de cinéma aux Journées cinématographiques de Carthage. Un mot sur cette distinction ?
Je ne peux qu’être content. En fait, avec ce film j’ai eu 3 prix: prix des exploitants et de distribution au festival méditerranéen de Montpellier le 24 octobre dernier. Prix de la fédération africaine de la critique de cinéma et mention spéciale du jury de la presse internationale.
Pouvez-vous nous donner un résumé de ce film ?
Koukou est un personnage attachant : bohème, sensible, épris de musique et de liberté. Il dérange le comité des sages par son comportement qui défie les traditions pesantes.
Pourquoi vous présentez Koukou comme quelqu’un qui parait fou aux yeux des sages du village ?
Je pense qu’il faut voir le film pour avoir une idée précise sur mes intentions.
Peut-on dire que c’est une sorte d’étude de la société en images ?
C’est un point de vue, un regard et une intention. Je suis à peine réalisateur et je ne peux avoir cette prétention d’anthropologue ou de sociologue pour une étude sociologique, etc. C’est juste une fiction inspirée de la réalité.
A travers ce film vous avez aussi voulu faire connaître la culture et les coutumes kabyles, n’est-ce pas ?
Ça va de soi. Je suis montagnard et nos montagnes incarnent naturellement notre culture.
D’autres projets cinématographiques pour bientôt ?
J’ai un scénario, long, et il faut du temps afin trouver le budget nécessaire pour lui donner vie.
Propos recueillis par : Azwaw