Découvrez huit autres mots qui n’existent que chez Isahliyen (2 ème partie)
Isahliyen sont les habitants de l’Est de Bgayet (Bejaia). Leur région, où l’on parle tasahlit, s’étend approximativement de Tichy jusqu’à Kherrata, voire plus. Leur dialecte est un peu spécial, de par sa singularité et la richesse de son vocabulaire.
Après la première partie que nous vous avons déjà présentée, découvrez cette autre liste de huit mots qui ne s’emploient que chez Isahliyen:
1- Anig :
Cet adverbe chez Isahliyen, dont le « g » est spirant, prend parfaitement la place de « anda ». Sachant qu’il y a aussi la forme « anga » en Kabylie, on peut comprendre comment il est passé de plusieurs processus de transformation au fil des siècles. « Anig tellit ay amdakkel ». (Où es-tu mon ami).
2- Azzelg :
Contrairement à plusieurs régions de la Kabylie, en tasahlit on emploie le terme « Azzelg » pour désigner « le rhume » , au lieu de « abeḥri » ou « aḍu ». « Yewwet-it ubeḥri » (Il a rattrapé le rhume). En tasahlit, « yewwet-at ubeḥri » ou « yebbuḥra », on le dit pour celui qui a pris un coup de froid. « la grippe » on la désigne généralement par « nnazla ».
3- Ameččuk :
Garçon. Ce mot existe aussi bien chez Isahliyen que chez Icawiyen. C’est l’équivalent de « aqcic », très répandu en Kabylie, qu’on emploie également au Sahel, mais rarement. À signaler qu’une partie d’Isahliyen emploie aussi « Axennic » pour dire « Ameččuk ».
4- Ayhih :
Dans les langues amazighes, on forme plusieurs mots avec la lettre « h » ayant trait au consentement ou au refus. Si par exemple, on dit « ih » pour « oui » et « uhu » pour « non », « ahyih » chez Isahliyen veut dire « d’accord ». À ne pas confondre avec la marque de réaffirmation du consentement, à savoir « ihayen ».
5- Sigg :
Regarde. Ce verbe chez Isahliyen est synonyme de « muqel » ou sked. « Sigg ma ikkat » (regarde s’il pleut). Son nom d’action « aseggad » est très proche de « asekkud », plus connu en Kabylie.
6- Ḥelliɣ :
Ce terme s’emploie pour affirmer le doute ou l’incertitude. Il se pourrait qu’il soit un verbe dont l’unique forme de conjugaison qui n’a pas disparu c’est le présent à la première personne. « Ḥelliɣ ulɛad ili umtun-a ». (Je pense que cette pâte n’a pas encore pris).
7- Awaẓer :
Cet adverbe est employé dans des contextes où il est question de prévention. Il met en garde sur ce qui ne doit pas arriver. « Ɛuss mmi-m awaẓer d iɣli » (surveille bien ton fils pour qu’il ne tombe pas). Il précède toujours les verbes dont l’action ne doit pas survenir.
8- Iwiẓer :
Comme vous pouvez le constater, la différence avec lui et « Awaẓer » est légère, et c’est toute la signification qui change. on l’emploie chez Isahliyen pour l’équivalent de « pour quel objectif », ou « pourquoi on en a besoin ». Exemple: « iwiẓer afṭis-n? » (Pour quel but tu as besoin de ce marteau?). À signaler qu’il n’est pas l’équivalent exact de « Pourquoi». Là où on demande la cause on dit « acuyen » ou « iwacu ». Là où on demande pour quel objectif (notamment lorsqu’on a à faire quelque chose avec un objet), on emploie « iwiẓer ».
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