Avant-projet pour une organisation citoyenne et écologique en Kabylie ( par Allas Di Tlelli)

En considération du réchauffement climatique, désormais une réalité établie qui impactera de plus en plus l’environnement et la vie humaine, le feu qui a été aussi une arme de guerre depuis les temps immémoriaux, le sera davantage dorénavant. Partout sur la planète, des peuples désorganisés, peu perspicaces et pris dans la spirale de la manipulation ainsi que des territoires honnis ou convoités par la mafia du foncier ou par des visées ethnocidaires, voire génocidaires, seront de plus en plus en proie aux flammes dévastatrices et meurtrières. Tout comme une épidémie, les chambardements du climat serviront bien de sombres desseins. Ainsi, « L’été noir » que nous subissons présentement dans notre chair, sur fond de désinformation tous azimuts et de rafles hasardeuses, sans que nous ayons même le droit, en de telles circonstances, au respect dû à la victime, n’est qu’un avant-goût de ce qui attend, si rien n’est fait, nos villages et ce qui reste de nos forêts. . Tout le monde connait, peu ou proue, l’origine du mal et malgré les silences assourdissants et les postures politiciennes gloriolesques que je qualifierai de lâcheté bien pensante, qui se décline sous différents aspects, ce qui peut être dit sur cette tragédie dont nous appréhendons déjà les rebondissements sur tous les plans, a été abordé par beaucoup et dans tous les sens. Ceci n’est donc pas une autre analyse politique de la conjoncture actuelle.

En l’absence d’un bilan précis, les conséquences des récents incendies constituent déjà un trauma de plus – de trop – qui, sans aucun doute, ne restera pas sans effets. Dans l’immédiat, les familles endeuillées et les villages sinistrés doivent continuer d’être soutenus au jour le jour et sur tous les plans. La reconstruction et le raffermissement du lien social, sont à ce prix. Aussi et en raison de l’important couvert végétal forestier réduit en cendres, il faut s’attendre, avec les pluies d’automne ou même hivernales qui charrieront des millions de mètres cubes de terre, à de l’érosion qui impactera de ce fait les réserves d’eau potable et ce, au-delà des risques accrus de coulées de boue et de glissements de terrain.

Sur un tout autre registre, la situation est, aujourd’hui, telle que les réactions, la colère, les constatations, voire les projections, ô combien nécessaires, se révèlent inutiles tant et si bien que cela revient quasi chaque été. Traduire dans les faits, les propositions et l’envie de corriger les erreurs et/ou les négligences du passé, est ce qui a fait défaut jusque-là, empêchant ainsi toute forme de prévention pour éviter de tels désastres, ou tout au moins, en réduire, autant que faire se peut, les préjudices. Une fois de plus, l’entraide et l’extraordinaire solidarité citoyenne dans la tourmente, viennent de montrer, de par leur intensité, leur ancrage dans notre culture. Pourtant, dans l’œil du cyclone, cela s’estompe et disparaît pour réapparaître au prochain ouragan.

Eu égard aux prévisions qui sont défavorables à plus d’un titre, mettre le holà à cette attitude des plus étranges, pour inscrire cette valeur ancestrale dans la durée, tout en lui conférant des dimensions nouvelles, est l’impératif du moment. Pour ce faire, un cadre organisé, une forme d’ONG exclusivement citoyenne et écologique, reposant sur des paradigmes à la fois ancestraux et modernes, est aujourd’hui une nécessité vitale et immédiate. Certaines choses peuvent attendre, d’autres pas.

L’esprit de cette initiative fut esquissé dans la publication de juillet 2019(*). Deux ans après, personne ne s’en est saisi. Aussi et en considération des derniers événements tragiques, l’implication de tout un chacun(e), de chaque village et de chaque confédération ou commune, est désormais inévitable et ce, si réellement la volonté de prendre en charge, d’une manière pérenne et efficace, le gigantesque chantier du reboisement, de la reconstruction et de la protection de la vie, de nos villages et de notre écosystème naturel, est sincère. Loin des discours creux, de la manipulation et des calculs restreints, la Kabylie martyrisée mérite ce sursaut citoyen qui se veut libre et pragmatique et ce, uniquement pour qu’elle devienne, entre les mains de nos enfants, le magnifique havre de paix qu’elle a toujours voulu incarner.


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Pour toute participation au lancement de ce projet, il est demandé de s’identifier en écrivant à cette adresse email : ong.kabylie21@yahoo.com

Ahaw san yiwwass !

Allas DI TLELLI
25/08/2021


(*) 27/07/2019 – À GRANDE TRAGÉDIE, GRANDE RIPOSTE : https://www.facebook.com/allas.ditlelli/posts/2490006044391022