Élections du 27 novembre : la base militante du FFS n’est pas du même avis que celui de la Direction

Contrairement à la Direction du FFS (Front des Forces Socialistes) qui a annoncé sa participation aux élections locales du 27 novembre prochain, le Collectif de Coordination et de Suivi, se proclamant la base militante de ce parti, vient de déclarer depuis Akbou qu’il ne cautionne pas la participation et rejette ces élections.

Cette décision a été communiquée dans une déclaration, rendue publique ce vendredi 17 septembre, à laquelle se sont jointes la Fédération de Béjaia ainsi que quelques autres fédérations.

Retrouvez ci-dessous le contenu de cette déclaration dont il est question :

Front des Forces Socialistes
Collectif de Coordination et de Suivi
_ DÉCLARATION _

• Le FFS se doit ;de réaffirmer et de rappeler sans cesse,qu’il plaide pour une solution politique et démocratique à la crise. multidimensionnelle qui demeure la quintessence de ses fondements et de sa stratégie de lutte pacifique pour la réappropriation de l’Etat-Social par le peuple . Nous devons nous investir totalement et sans répit , quelle que soit l’adversité, pour imposer au coté du peuple une alternative démocratique à la dictature en place. Il s’agit aussi de mettre fin à cette descente vertigineuse aux enfers à laquelle conduisent les pratiques imposées par le pouvoir,soutenues et appliquées par ses relais et ses réseaux dans la societé ( sous couvert des associations, de partis politiques, d’elus…etc).
  Février 2019 a vu le peuple faire irruption dans la rue durant des mois pour crier son ras le bol d’un pouvoir répressif, liberticide et anti national par ses pratiques de diviser pour régner.
• Le HIRAK, cette formidable dissidence citoyenne nationale a ouvert la voie à une magnifique mobilisation pour un changement pacifique et démocratique d’un système qui s’est imposé au peuple par la répression et l’autoritarisme. Les positions de notre parti, le FFS, s’en trouvent renforcés rendant ainsi visible une issue démocratique et globale à la crise algérienne. Notre base militante s’est inscrite totalement dans cette dynamique pleine d’espoir.
• Le changement est vital et urgent pour préserver l’intégrité de notre pays en l’arrachant des griffes de ces rentiers-prédateurs d’une rare voracité.
  Le pays a besoin d’un changement politique, pacifique et globale, seule voie qui mènera au renforcement de l’unité et de la cohésion nationale.
• Au lieu de répondre positivement aux préoccupations légitimes exprimées pacifiquement, à travers le territoire national, les tenants du pouvoir multiplient les harcèlements,les arrestations, les emprisonnements et l’humiliation des citoyens, tout en actionnant une justice aveugle aux ordres.
• Après l’échec de nombreuses tentatives de diviser le mouvement pour l’anéantir ; les tenants du pouvoir réel actionnent tous leurs moyens de répression et de propagande pour mettre fin aux aspirations de paix ,de démocratie et de meilleure vie.
• Leurs déclarations sur une nouvelle Algérie sont une ruse et une démagogie visant au renforcement d’un pouvoir antinational. Les dissolutions des assemblées pour aller à des élections anticipées font partie de cette stratégie basée sur la ruse. En effet, en quoi il y aura changement dans le pays si on avance ou on retarde une élection dans un même système ? il ne s’agit que de modification de dates et de calendrier. – Aucun impact sur le quotidien des algériens. L’autre objectif est l’intégration officielle de sa nouvelle clientèle et de ses supplétifs au système.
  Les mensonges, la violence, les graves accusations sans fondements et le soulèvement de citoyens contre d’autres sont devenus un mode de gestion préféré de la societé. Ces pratiques irresponsables mettent en grand danger la cohésion de notre peuple. À ce titre, le pouvoir constitue une véritable menace à l’unité nationale.
• Arrestations injustes quotidiennes et humiliation de citoyens et de leurs familles.
• Emprisonnements arbitraires, des centaines de paisibles citoyens innocents croupissent en prison
• Provocations, brimades, intimidations en permanence
• Une justice aux ordres et totalement inféodée aux décideurs
• Populations brulées vives sans sérieuse assistance
• Destructions de la faune et de la flore
• ……..etc.
  C’est dans ce contexte insupportable que les dignitaires du régime appellent à des élections locales anticipées. Si les membres de la direction, les liquidateurs du FFS, obéissent à une injonction venue du haut lieu pour se précipiter à la mangeoire ; nous militant-e-s de base et cadres du FFS refusons toute participation à ce scrutin de la honte.
  Cette participation avec le sigle FFS n’est pas seulement un piétinement des principes et des valeurs de notre parti mais aussi un reniement de tous les sacrifices de plusieurs générations de militant-e-s depuis 1963. Le FFS créé depuis 58 ans n’a cessé depuis lors, de poursuivre avec ses véritables militant-e-s son combat pour l’instauration d’institutions démocratiques au service des citoyen-ne-s.
  Participer à ce scrutin n’est qu’une caution et un soutien à cette campagne d’arrestations et d’emprisonnements de citoyens et de militants pacifiques. L’histoire retiendra qu’on a préféré l’autopromotion sociale à la liberté du peuple.
  Nous nous démarquons des égarements et de la trahison de ces liquidateurs du FFS, chargés de la normalisation de cet instrument de démocratisation de la societé et de l’Etat.
  Notre priorité aujourd’hui , est de continuer notre combat pour la souveraineté du peuple et la liberté d’une part,de préserver ce large mouvement d’obédience démocratique et social d’autre part, à même d’organiser sans relâche une pression pour la concrétisation d’une solution pacifique et démocratique,qui passe par :
• La libération de tous les détenus d’opinion
• La Cessation des arrestations
• La cessation des provocations et des intimidations
• L’ouverture des champs politique et médiatique à l’ensemble des algériennes et des algériens
• La prise en charge effective des besoins de toutes les victimes des dernières catastrophes des feux de forêt et de la pandémie sanitaire du Covid-19. Surtout et aussi ,la prise en charge urgente des couches sociales les plus démunies,qui subissent une dégradation dangereuse des conditions de leurs vies sociales,due à l’inflation et à la perte de plusieurs centaines de milliers de postes d’emplois,engendrés par la récession économique et la faillite de plusieurs entités et entreprises publiques et privées dans le pays.
  La base militante du FFS, fidèle au combat,aux fondements,aux principes et aux idéaux du parti,dont nous célébrons le 58ième anniversaire de sa fondation le 29 septembre prochain, réitère son soutien indéfectible à tous les détenus d’opinions et à leurs familles ; et exprime sa solidarité à tous les syndicalistes autonomes qui subissent des pressions,des harcèlements et des intimidations de la part du pouvoir autoritaire et de ses relais.
• Vive l’Algerie une et indivisible, libre et heureuse
• Vive le FFS
• Gloire à nos martyrs.
  Akbou le 17 septembre.